La station de baguage de Trunvel


Fin août 2005

site naturel protégé
baie d'Audierne
Trunvel
Commune de Tréogat

Station de baguage
tous les matins du 1er juillet au 31 octobre
société pour l'étude et la protection de la nature en Bretagne

sité européen
jumelé avec s'albufera de mallorca (Espagne)Trunvel

Nous allons nous rendre dans la baie d'Audierne située dans le Finistère. Avec quelques passionnés d'oiseaux, nous allons rencontrer le scientifique Bruno Bargain et son équipe de Bretagne Vivante SEPNB qui travaillent à la station de baguage de l'étang de Trunvel.


Les quelques 1 000 hectares de marais littoraux de la baie d'Audierne sont situés sur la voie de migration principale des oiseaux entre les zones de reproduction d'Europe du nord et les quartiers d'hivernage d'Afrique tropicale. Cette situation particulière et la forte production d'insectes dans les marais attirent chaque année des milliers d'oiseaux. A ce jour, 320 espèces d'oiseaux différentes ont déjà été observées sur cette zone reconnue d'importance internationale pour les oiseaux par l'Union Européenne. Cette zone est connue pour être en automne un spot à limicoles américains, ainsi qu'un site de toute première importance pour la migration du Phragmite aquatique (Acrocephalus paludicola) avec de 50 à 250 individus capturés chaque année en août et septembre.


La station de baguage de l'étang de Trunvel fonctionne tout l'été. Chaque matin, une douzaine de personnes sont sur le pont dès l'aube afin de capturer et d'étudier les oiseaux qui peuplent les marais de la baie d'Audierne, avant de les relâcher.

La baie d'Audierne accueille, chaque année, plusieurs milliers de couples d'oiseaux migrateurs. La nourriture, composée d'insectes, d'araignées et de pucerons y est très abondante et attire les phragmites des joncs, fauvettes des marais, leurs consoeurs les rousserolles effarvattes, mais aussi quelques espèces plus exceptionnelles dans la région comme le martin-pêcheur et le héron cendré.




Bruno Bargain explique aux curieux son travail à la station de baguage de l'étang de Trunvel : « Nous suivons la migration post-nuptiale des oiseaux. Ceux que nous observons ici se reproduisent dans les pays du nord de l'Europe, puis migrent vers l'Afrique pour y passer l'hiver. Ils font des escales sur la route, comme ici, pour accumuler des réserves de graisse en vue du voyage. Le marais de la baie d'Audierne est un gigantesque self-service pour ces oiseaux. » Les migrateurs font en quelque sorte le plein de carburant avant d'entamer leur très longue route.







Le travail à la station de baguage consiste à capturer à l'aide de filets les oiseaux qui vivent aux abords de l'étang de Trunvel.

Cherchez le filet !


Puis à les mesurer, les peser et vérifier s'ils ont déjà constitué ces réserves de graisse ou non. Certains oiseaux ont déjà été bagués, en France ou à l'étranger, d'autres sont répertoriés pour la première fois. Les oiseaux capturés, jusqu'à 500 à 600 certains jours, sont ensuite relâchés. Le travail est minutieux et exige de la patience. Les renseignements notés sur des tableaux serviront ensuite à des études démographiques et statistiques. « On obtient des périodes de passage dans la région pour chaque espèce, ainsi que les pics migratoires. Des comptes-rendus de ces études sont rédigés chaque année. » Le pic du passage des migrateurs est généralement situé début août jusqu'à la fin du mois de septembre, sauf pour les rousserolles effarvattes dont l'arrivée en baie d'Audierne est plus étalée dans le temps.

)

Phragmite aquatique







« On observe également ici une espèce menacée qui est le phragmite aquatique. Il se reproduit en Europe centrale. La baie d'Audierne est l'un des sites majeurs pour la halte migratoire de cette espèce. »







La station de baguage est ouverte au public tous les matins : « Les visiteurs sont les bienvenus, on leur donne des informations sur notre travail. On cherche à faire connaître au plus grand nombre les marais qui sont le lieu d'une vie très riche, avec une faune extrêmement diversifiée. »


 

Chaque année, aux moments propices à la capture des oiseaux, ce sont plusieurs dizaines de personnes bénévoles qui viennent prêter main forte au permanent de la station. Depuis la création de la station, ce sont près de 100 000 oiseaux qui ont été capturés, et environ 60 000 d'entre eux qui ont été bagués. C'est grâce à un réseau actif d'observateurs assidus que les contrôles des bagues peuvent être réalisés tout au long de la route de migration des oiseaux, nous renseignant ainsi sur la biologie des espèces.

En France, les bagueurs travaillent sous la responsabilité du Centre de Recherches sur la Biologie des Populations d'Oiseaux (CRBPO) qui dépend du Muséum National d'Histoire Naturelle. Ils sont titulaires d'une autorisation délivrée par le Ministère chargé de la Protection de la Nature qui leur permet de capturer des oiseaux à des fins scientifiques et dans le cadre de programmes validés par le Conseil National de la Protection de la Nature.






Le principe du baguage est simple : on attrape un oiseau ; on lui pose une bague avec un numéro d'identification. Et quand on le rattrape plus tard, on peut ainsi connaître son déplacement. La réalité est en fait beaucoup plus compliquée : attraper les oiseaux sans les blesser n'est pas simple. Les recapturer l'est encore moins : les chances de reprise d'un passereau ne dépassent pas un pour cent.


Les bagueurs ne sont pas des professionnels, mais des bénévoles. Cependant, cela exige une très grande connaissance des oiseaux, ainsi qu'un diplôme spécial délivré par le Muséum national d'histoire naturelle.

Le baguage : c'est-à-dire la pose d'une bague métallique ou plastifiée avec un chiffre et des lettres qui permet aux scientifiques de mieux connaître les trajets effectués par les oiseaux. Sur le terrain, un ornithologue qui repère les oiseaux bagués relève grâce à sa longue-vue les numéros ou codes de couleurs, puis transmet l'information à un organisme qui renvoie ces données aux chercheurs. Grâce à cette méthode on a pu, au cours du dernier siècle, connaître et cartographier avec précision les migrations de la plupart des espèces de l'hémisphère nord.


Les ornithologues étudient également les oiseaux sédentaires pour connaître toutes les étapes de la reproduction d'une espèce, un chercheur passe des centaines d'heures sur le terrain à observer, puis à peu près autant derrière son ordinateur pour saisir et interpréter les données collectées.

les oiseaux attrapés sont mis dans des sacs en attendant qu'on s'occupe d'eux.


Panure à moustache (femelle)

Phragmite des joncs


Je remercie M. Bruno Bargain , directeur scientifique et son équipe pour l'accueil qu'il nous ont réservé.

Visitez leur site : Bretagne Vivante - SEPNB

Le film



envoyé par yannlemeur

 

haut de la pagehaut de la page