Les Mésanges Charbonnières


 

Le film

 



L'hiver est dur pour les passereaux. Combien de ces petits oiseaux, nés à la belle saison, ne voient pas le printemps suivant ? La mésange charbonnière paye pour sa part, au froid, une lourde contribution que les mangeoires et les morceaux de graisse disposés à son intention parviennent difficilement à compenser. Certains voient dans cette décimation, une loi injuste et cruelle, d'autres une sélection naturelle indispensable au maintien de l'espèce. A défaut de pouvoir efficacement modifier le cours des choses, force est de s'y résigner. Dans un environnement de moins en moins favorable à la reproduction de cette mésange, l'installation de nichoirs artificiels est l'un des meilleurs moyens de réparer partiellement les effets dévastateurs de la rigueur hivernale. L'investissement est de peu d'importance. Quelques planches sommairement assemblées y pourvoient.


La mésange charbonnière est un des oiseaux dont l'observation est des plus aisées dans notre univers quotidien. Sa présence dans le jardin constitue un réel sujet de divertissement, pour peu qu'on veuille lui prêter attention. L'hiver, elle se livre à de véritables exercices d'acrobatie dans les arbustes, en quête d'insectes ou de pucerons logés dans les branches qu'elle passe en revue, sous toutes les coutures, l'une après l'autre. Mais c'est au tout début du printemps qu'elle se montre plus assidue. Son intérêt se porte alors plus particulièrement sur les cavités susceptibles d'accueillir sa nichée. Elle n'est pas trop regardante sur l'origine du logement et sa destination première, pourvu que l'emplacement lui convienne, orienté vers le soleil levant et hors de portée du chat. Même la boîte aux lettres provisoirement délaissée et oubliée du facteur fera parfaitement l'affaire.







C'est la plus grande des mésanges d'Europe. On la reconnaît essentiellement à sa tête noire contrastant avec des joues blanches et à son ventre jaune orné d'une raie médiane noire. Elle pèse environ dix-huit grammes et elle a une longueur de quatorze centimètres.







A la fin de l'hiver et en fonction du radoucissement de la température, les couples de mésanges charbonnières se forment et ces oiseaux deviennent alors sensiblement plus bruyants. Les mâles chantent non seulement pour trouver une compagne, mais aussi pour défendre leur territoire.



Vous allez assister à la vie d'un couple de mésanges charbonnières à l'intérieur de son nichoir.

Le choix du nid arrêté, la femelle aménage celui-ci, tantôt seule, tantôt aidée du mâle, en le tapissant de menues racines, de tiges et de brindilles, puis d'un épais matelas de mousse et enfin d'une couche douillette de poils, de crins ou de laine, éventuellement de plumes. La mésange construit son nid à l'intérieur d'une cavité ou d'un nichoir artificiel comme celui-ci.


Elle pond un oeuf chaque matin en moyenne pendant dix jours. Au total sa ponte finit par être plus lourde qu'elle ! (Poids seize à vingt-et-un grammes). Ensuite elle couve seule pendant treize à quinze jours.







Les sept petits sont aveugles et sans plumes. Ils réclament déjà leur nourriture. Les parents se relayent pour subvenir à leurs demandes. Ici, le mâle nourrit un de ses petits et enlève les fientes au fur et à mesure.








Elle essaye de faire peur à la caméra, mais elle va vite s'arrêter.







Chacun des poussins reçoit en moyenne cinquante becquées par jour pendant deux semaines, quelquefois trois. Durant cette période, les petits ne quittent pas le nid. Des études ont montré que les parents sont à la limite de la résistance physique en fin d'élevage.







Déjà cinq jours après leurs naissances. Elles grandissent très vite. Pendant le nourrissage des jeunes les aller et venues des deux parents sont nécessaires pour rassasier les petits affamés. D'abord des petits insectes ; puis au fil du temps de plus en plus gros.





Au moment où les besoins alimentaires des jeunes sont les plus importants, les parents effectuent environ mille nourrissages par jour, soit vingt-cinq à cinquante navettes par heure. Malgré cette intense activité, ils éprouvent parfois des difficultés à alimenter correctement tous les poussins. Dans les grandes nichées, les jeunes pèsent moins lourd que dans les petites couvées. Ils ont par conséquent moins de chances de survivre une fois envolés.








Les yeux commencent à s'ouvrir à la vie et le plumage apparaît.







Huit jours déjà, vous comprenez maintenant pourquoi le nichoir est toujours propre. Les fientes des jeunes mésanges sont enrobées d'une matière gélatineuse, appelée sac fécal, permettant une évacuation aisée par les adultes.


La bande ventrale du mâle, appelée aussi cravate, est plus fournie et va jusqu'au ventre où elle s'élargit.

Tandis que la femelle est reconnaissable à l'étroitesse de la bande noire qui court de sa gorge au milieu de sa poitrine. Elle va attraper un insecte qui s'est égaré à l'intérieur du nichoir.






Je vais vous expliquer comment j'ai réussi à filmer ces mésanges à l'intérieur du nichoir. Sur un coté, je peux l'ouvrir ! Il y a également une vitre pour les rassurer et les empêcher de tomber. Je les ai filmées pendant une heure tous les trois jours en moyenne et je n'ai gardé que quelques passages. Bien sûr, je laisse la porte fermée quand je ne les filme pas ! Petit rappel : diamètre d'entrée 3 à 3,2 cm et orienté à l'est.






Déjà dix jours. Les mésanges pondent de nombreux oeufs, mais subissent en contrepartie une mortalité élevée : en moyenne un adulte sur deux survit d'une année à l'autre et seulement 15 % des jeunes mésanges se reproduiront un jour. Les parents n'arrêtent pas leur va-et-vient. Heureusement que la famille ne compte que six becs à nourrir.






Treize jours. Elles élèvent en général deux couvées annuelles, la première fin avril ou début mai, la seconde en juin. Si la seconde ponte a lieu rapidement, le mâle doit alors s'occuper seul des jeunes de la première nichée jusqu'à leur indépendance avant de pouvoir à nouveau assister sa femelle.







Les oisillons savent tout de suite lorsqu'un des parents arrivent. Ils piaillent pour réclamer de la nourriture. Cette pauvre maman est presque agressée !







Quinze jours. Bientôt le grand jour de l'envol arrive ! Voici une image insolite. Le plus débrouillard essaie de sortir. Mais il se cogne toujours contre la vitre.






Après dix-huit jours de nourrissage intensif, les oisillons quittent le nid. En moins de deux heures ils se dispersent. Mais ils ne savent pas encore bien voler et leurs parents continuent de les nourrir pendant deux ou trois semaines. Les jeunes restent cachés dans les feuillages et lancent de faibles cris de faim à leurs parents.


(photo Patrick)

Ce bel oiseau chante vingt-cinq cris différents ; se contentant le plus souvent de répéter deux ou trois notes claires et nettes. Ce qui déroute souvent l'observateur.

La nourriture en majorité des graines l'hiver, est alors prise volontiers à terre. Au printemps, le régime devenant insectivore, la charbonnière se tient davantage dans les arbres dont elle explore les menues branches.


 

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Le film


 

 

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