Les Accenteurs mouchets
Certains textes font toujours remarquer la forte ressemblance extérieure de la femelle du moineau domestique et de l'accenteur mouchet. Pour moi cependant, il n'y a que peu de ressemblances dans l'apparence physique. D'accord, il y a la couleur brune prépondérante chez les deux oiseaux mais pour le reste... Le moineau domestique a un bec conique, alors que chez l'accenteur mouchet il est fin et pointu. Là où je trouve un caractère commun, c'est dans le fait que tous aiment volontiers la proximité de l'homme. Pas de jardin sans moineau, ni de jardin sans accenteur mouchet ! Pourtant, l'accenteur mouchet n'est pas seulement un oiseau des jardins. Dans les parcs aussi, à l'orée des bois et dans les endroits incultes, cet oiseau se sent chez lui. Il picore paisiblement sa nourriture sur le sol. Il mange de préférence insectes, chenilles, pucerons, coléoptères, araignées...
Les semences aussi font son affaire et en hiver, l'accenteur est un fidèle visiteur des mangeoires. A terre, il se déplace, par petits bonds, les pattes cachées sous le corps, paraissant recroquevillé. Son vol est généralement bas et furtif. Il ne reste pas longtemps au même endroit. Il disparaît discrètement, précisément comme il est venu. L'accenteur mouchet raffole des broussailles et il n'est pas facile à repérer.
L'accenteur mouchet est le plus souvent au sol, il est évident qu'il aime s'y trouver, bien abrité par la végétation environnante. Son habit gris brunâtre se confond à merveille dans le décor. Combien de fois n'ai-je observé ce furtif oiseau lorsqu'il déambule entre les buissons et les fleurs de mon jardin, toujours à la recherche de quelques chose de bon à se mettre dans le bec... Ses mouvements rapides et saccadés durant lesquels les ailes sont souvent légèrement battues près du corps m'ont toujours captivé.
Et pourtant, à l'origine il était forestier, rarement au contact de l'espèce humaine. Après des millénaires d'une vie retirée, il s'est rapproché des lieux habités par l'homme et le voilà maintenant un habitant régulier des parcs et des jardins.
Bien qu'il chante aussi en hiver, au printemps son chant devient plus régulier. Il a quelque chose du troglodyte mignon mais en plus calme. En général, l'accenteur est le premier oiseau à nicher dans le jardin. L'espèce aime nicher dans les parties sombres des buissons, au coeur de ceux-ci, dans un endroit bien caché du monde extérieur.
Le nid en forme de coupe est l'un des plus joliment construit et des mieux soignés de toutes les espèces d'oiseaux européens. Les brindilles ou fétus, d'herbes sèches, de foin très fin sont artistiquement imbriqués les uns dans les autres. Le nid est ensuite tapissé à l'intérieur de mousse et de crin d'animal et le tout est contrôlé par les oiseaux sur le plan de la solidité. Ce nid est souvent parasité par le coucou.
C'est dans les conifères ou dans d'autres buissons d'ornement que l'on trouve le plus de nids ; ces derniers ne sont jamais situés bien haut.
Le mâle ne fait pratiquement rien, il chante et essaie d'amener sa conjointe à s'accoupler à plusieurs reprises. Pour ce faire, on l'aperçoit, battant rapidement des ailes, dansant en cercles autour de la femelle. Lorsque cette dernière cède finalement aux avances du mâle, elle s'accroupit rapidement en poussant de petits cris doux.
Entre la mi-avril et la mi-mai, la ponte de quatre à cinq oeufs bleus est déposée dans un nid installé à mi-hauteur ; ici dans un petit sapin. Comme beaucoup d'oiseaux de chant, les parents se relaient lors de la couvaison.
Celle-ci dure douze jours et les jeunes naissent avec beaucoup de duvet et un creux rouge de la gorge particulièrement profond dans lequel la langue montre deux points noirs. Tout ceci nous est confirmé par les scientifiques comme un signal qui doit inciter les parents à nourrir leurs jeunes.
Ceux-ci croissent très vite et ils sont exclusivement nourris d'insectes. Ils quittent le nid à l'âge de douze jours. Leur plumage est alors fortement rayé et ils ressemblent à des grives musiciennes en miniature. Il s'agit là d'une excellente protection contre les prédateurs de toutes sortes qui les menacent. Il y a deux ou trois couvées par saison. Les petits se débrouillent seuls après deux semaines.
Dans notre région ; c'est un oiseau sédentaire.
Entre les deux sexes, il n'y a que peu de différences. A ce qu'on dit, les femelles sont de couleur plus terne que le mâle.
Jeune mésange bleue et accenteur mouchet
L'accenteur mouchet visite plus rarement les mangeoires, car il préfère manger au sol. C'est un grand timide. S'il ose approcher les pinsons à terre, il ne se risquera jamais à affronter les verdiers et les mésanges. En fait, à cause de son bec menu, il préfère nettement les petites graines.
Le film
