retour aux autres reportages

Vous avez ... 11... nouveaux més@nges !


Texte d'Odile

Avantages : Ils sont venus, elle a pondu...
Inconvénients : Je ne les ai jamais revus...

En mai, fais ce qu'il te plaît
Ce couple de mésanges l'a bien compris
En squattant notre b.a.l. pour y faire son nid
Résidence rêvée puisque fermée à clé
Juste une fente pour y entrer

L'aménagement du logis
Est vite entrepris
De brindilles pas besoin
Juste quelques poils de chien
Sur un épais tapis de mousse
Rendant l'assise plus douce

Combien de va et vient continus
Pour amener à cet abri dévolu
Tous ces brins servant de matériaux
A la confection du futur berceau.
En attendant l'arrivée des oiseaux
Notre courrier apprécie ce moelleux cadeau !


Les trois premiers oeufs dans un nid douillet

5 mai : Ca y est ! Ils sont là !
Trois petits oeufs blancs tachetés de roux occupent le nid.
Une affiche est scotchée sur l'entrée :

" Boîte aux lettres occupée
Un oiseau y a niché
Trois oeufs sont couvés
Alors pas de courrier
Qui pourrait les blesser "

Dame Mésange ne s'arrête pas là
Sûre de son coup, elle pond tous les jours
Ayant repéré dans les environs
La nourriture pour ses oisillons

Mais chut ! Maman couve ! Ne la troublons pas. Patientons !
Ce ne sera pas long. Dans douze jours, ils naîtront !



Ils ont quatre jours

17 mai : Mort de mon frère Yves
Naissance de 11 petites mésanges
La vie continue !

Au début, la maman reste au nid
Pour réchauffer ses petits
Puisqu'ils n'ont rien sur le dos
Aucun duvet, juste la peau



Le choeur des mésanges crie famine !

Onze becs à nourrir, ce n'est pas une sinécure
Très vite, elle part, soucieuse de sa progéniture

20 grammes de nourriture par jour, 50 becquées par poussin, cela en fait des allées et venues pour ce petit monde. Vous connaissez le poids d'un ver, d'une chenille ? Moi, pas ! En soi, cela ne pèse pas lourd mais que de voyages en perspective pour toute cette famille à sustenter.
En 20 jours, plus de 10 000 chenilles ou insectes seront ramassés !
Heureusement ils sont deux parents à assurer.



Attente de maman-mésange

Vous avez un moment ? Alors admirons le ballet incessant de ces deux mésanges.
Tiens en voilà une ! C'est la maman, je la reconnais : Elle ne va jamais directement dans la boîte aux lettres.
Elle file sur le pilier opposé et attend.
Elle attend qu'il n'y ait plus personne à proximité du nid.
Elle attend que je me sois éloignée d'une trentaine de mètres environ.
Voilà ! C'est bon.
Vol sur l'autre pilier. Rapide pose et hop ! Elle s'enfile dans la fente de la b.a.l. pour en ressortir aussitôt, ayant lâché son bout de ver au hasard des becs grand-ouverts.

Le papa est plus direct. Lui se fiche de la présence des intrus.
Il pique, en vol plané, directement sur l'entrée, se glisse à l'intérieur et le voilà déjà hors de portée.

Si par hasard l'un d'eux semble s'attarder auprès de ses petits, n'allez pas croire qu'il s'accorde quelque répit. Il assure le nettoyage du nid, enlevant coquilles ou excréments. Les fientes des jeunes mésanges sont enrobées d'une matière gélatineuse, appelée sac fécal, permettant une évacuation aisée hors du logis.



Comptez-les ! Ils sont tous là, le dernier boudant en bas à gauche !

25 mai : Passage de la voisine et de son fils de 5 ans, curieux de l'évènement annoncé. Ouverture de la boîte : Ils sont là, cou allongé, bec grand ouvert en vue de recevoir la becquée. Aveugles, ils réagissent au moindre bruit ou son, quémandant à manger.

« Y en a qui ne bougent pas. Ils sont malades ? s'inquiète le gamin.
- Non ! Il ont déjà mangé et digèrent ce qu'on leur a donné. Mais surtout ne les touche pas car la maman risquerait de les abandonner. Regarde ! Tu l'entends ? Elle est là, dans le thuyas, à côté du pilier. Elle attend notre départ pour leur donner ce qu'elle a trouvé.
- Et pourquoi ils sont tout nus ?
- Parce qu'ils n'ont encore pas de plumes. Mais tu verras, d'ici quelques jours, ils ressembleront à de vrais oiseaux ! »

Le lendemain, les copains du copain souhaitant, à leur tour, admirer cette surprenante nichée, c'est décidé : J'installe une vitre pour les protéger.



Face à l'étranger, ils tournent le dos

30 mai : Affolement après deux jours d'absence. Ils sont tous là, couchés, serrés les uns contre les autres, ne réagissant plus. Ont-ils faim, eux qui ne réclament plus rien ?
Qui leur donne à manger si la maman, fatiguée, préfère se reposer ? Elle n'a même pas le courage de s'envoler quand je tente de m'approcher !
Mais où est passé le papa que je ne vois plus virevolter ?

La voisine alertée se demande, comme moi, s'ils ne vont pas tous crever. Que faire ? Je suis prête à aller chercher quelques vers dans le compost pour tenter de les sauver. Mais rien à faire. Ils ne bougent pas. Via Ciao, "vétéric" est consulté et tente de m'expliquer.
Plus tard, les entendant piailler, de nouveau je suis rassurée. Depuis peu, ces petites mésanges ne sont plus aveugles. A l'approche de tout étranger, effrayées mais incapables de voler, elles préfèrent ne plus bouger.

6 juin : Premiers départs, premiers avatars !
Porte ouverte, un carton en guise de piste d'envol, le plus hardi se risque, hésite et hop ! File sur le bord du toit.
Coup d'oeil à droite, à gauche et nouvel envol vers l'aventure...

Le second tente sa chance, s'élance et loupe sa cible. Battement d'ailes en continu et le voila filant droit devant lui.


Dernière nuit avant la liberté : ils ne sont plus que huit !

Plus de candidats au départ ? Les derniers profitent encore un peu de l'hébergement gratuit. Et pourtant ce soir, dans le nid je n'en compte que huit, blottis les uns contre les autres. Maman n'est pas là ! Elle se trouve certainement auprès des oisillons passant leur première nuit, hors du nid.



Dernier jour : Piste d'envol improvisée !

7 juin : De bon matin, au réveil, je retrouve mes oisillons.
Apeurés, ils n'osent réclamer à manger. Inquiète de savoir si leur mère ne les a pas définitivement abandonnés, je me propose de jouer la maman-mésange, en leur apportant un peu plus tard leur déjeuner !

Mais pas la peine ! Ils sont tous partis ! Seuls ou accompagnés ils se sont envolés, laissant leur nid bien rangé.


Après lecture de cet avis
Peut-être y trouverez vous bien peu de poésie.
Manque de vers, un comble pour des oiseaux !
Mais qu'importe les... ver-misseaux !
A un moment où la mort me laissait désemparée
J'avais besoin de signes pour redémarrer
En venant nicher là où le courrier est déposé
Ces mésanges m'ont émerveillée, même volatilisées
Me rappelant combien à la vie il faut s'accrocher.

 

haut de la pagehaut de la page