Un grand jardin : la clé de la diversité







Que c'est agréable de se promener dans cette propriété de sept hectares. Les charmants propriétaires l'entretiennent avec passion !


Piéride du chouSalamandre
Grosbec casse-noyauxEcureuil roux

Lézard vert





La clé pour qu'un jardin soit beau et accueillant pour de nombreuses espèces sauvages, c'est la diversité. Cela signifie planter autant d'espèces différentes de végétaux que possible. Pelouse, arbustes fournis, tas de compost, parterres de fleurs abondantes, haies, mare... chacun de ces endroits sera le refuge d'un insecte particulier, d'un oiseau ou d'un autre animal qui pourra à loisir s'y nourrir, s'abriter ou élever ses jeunes.







En fait, la plupart des plantes ou des arbustes de votre jardin sont des refuges en puissance ou source de nourriture pour beaucoup d'insectes. La plupart des oiseaux mangent des insectes - différents selon les espèces et chassés en des endroits variés. Plus il y aura de plantes dans votre jardin, plus il y aura d'insectes et donc d'oiseaux !






Sous le calme apparent de la surface d'un tas de compost se déroule une vie extraordinaire : de minuscules animaux, champignons et bactéries se nourrissent de la matière végétale et accélèrent le processus de décomposition. Un tas de compost est une bonne façon de recycler les substances nutritives du jardin. De plus, l'hiver, il fournira un espace privilégié à l'abri du gel où les oiseaux pourront trouver insectes et graines.







On nous a tous appris, dès notre plus jeune âge, que les mauvaises herbes étaient nuisibles et devaient être éliminées sans ménagement ! Quelle terrible erreur ! Nombreuses sont celles qui sont à la fois belles et utiles pour les papillons et tant d'autres insectes !


Papillon Machaon

Colorant agréablement votre jardin, une bordure herbacée composée d'une grande variété de fleurs sera le site des papillons de nuit et d'autres insectes. Vous pouvez également créer un refuge à papillons mis en place par l'association VivArmor Nature. Entre 3 et 400 espèces différentes de nocturnes peuvent vivre dans les jardins ! On dénombre 104 espèces de papillons diurnes en Bretagne dont 56 en Côtes d'Armor. Ces insectes, ainsi que les graines, seront mangés, à la fin de l'été, par de nombreux oiseaux. De plus, les papillons seront attirés par les couleurs vives des fleurs pour se nourrir du nectar. Il faut donc privilégier les plantes mellifères, c'est-à-dire celles qui procurent pollen et nectar aux insectes pollinisateurs, comme les abeilles et les bourdons. En quatre-vingts ans, on a observé une disparition d'un quart des espèces de papillons en Côtes d'Armor !


Belle-dame

Les papillons sont de plus en plus rares. Toutes celles et ceux qui ont connu dans leur jeunesse les campagnes et les jardins des années 1950 ou 1960 arrivent au même constat : nous voyons beaucoup moins de papillons qu'auparavant et ils se réduisent à un petit nombre d'espèces. La prairie des vacances d'été d'où s'envolent des nuées de papillons multicolores est à ranger au rayon des souvenirs. Quelques espèces seulement volent encore couramment et fréquentent assidûment campagnes cultivées et zones urbaines. Il est même des endroits où la commune Piéride du chou commence à devenir une rareté.
Ce déclin alarmant est récent, et les causes commencent à être bien connues. Il est principalement dû à l'augmentation de la pression humaine sur les milieux naturels. L'agriculture, apparue il y a quelques milliers d'années seulement, a été très longtemps un facteur de diversité des paysages ; champs ouverts, bocages, vergers, marais drainés exploités en prairies naturelles, cultures en terrasses, landes à moutons. Chaque région se suffisait à elle-même et champs, prairies, vignes, bois s'imbriquaient les uns dans les autres. Le paysage ainsi créé, qui correspond à l'image des campagnes d'il y a un demi-siècle, a été très favorable pour les papillons qui y étaient très nombreux.


Ecailles chinées

L'avènement de notre société technologique moderne, que l'on peut dater par commodité de la fin de la deuxième guerre mondiale, a profondément bouleversé nos campagnes et détruit des équilibres millénaires.
L'agriculture industrielle ou intensive a permis d'augmenter considérablement les rendements et la productivité. Ce résultat a été atteint en faisant payer un prix lourd à la nature. La mécanisation a entraîné la création de parcelles de plus en plus grandes. Les remembrements ont été souvent dévastateurs : haies arrachées, talus et fossés nivelés, cours d'eau rectifiés, bosquets et arbres isolés supprimés. L'agrandissement des parcelles, qui font aujourd'hui plusieurs hectares voire plusieurs dizaines d'hectares, s'est accompagné de la spécialisation de régions entières dans un type de culture particulière. La monoculture domine sur la majorité du territoire : céréales et betteraves dans les plaines du Nord, vigne dans le Sud et sur certains coteaux du Nord-Est, maïs dans le Sud-Ouest, fourrage pour la production laitière dans l'Ouest...
Les papillons disparaissent car ils ne sont pas adaptés aux nouvelles conditions de vie que nous leur faisons. Pourtant, ils méritent notre attention et notre respect. Comment imaginer une après-midi ensoleillée de printemps sans un seul papillon voletant de fleur en fleur ? Ils font partie de notre univers quotidien, qu'ils embellissent de leur grâce fragile et de leurs couleurs souvent somptueuses. Concevons-nous de léguer à nos petits-enfants un monde sans papillon ?


 

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